Science diffuse
Lorsque j’ai découvert la chimie et la biologie sur les bancs du lycée, il y a vingt ans de cela, j’ai su que j’avais enfin trouvé ma voie.
Quelques années plus tard, je rencontrais la génétique et là, je trouvais mon graal, ma destinée, mon paradis terrestre. Je me jurais alors de consacrer ma vie à l’acide désoxyribonucléique et de devenir le nouveau Watson et Crick à moi tout seul.
S’ensuivirent de brillantes études de biochimie ponctuées par un stage dans un laboratoire de recherche (poser un cathéter dans le canal cholédoque d’un hamster fut sans doute l’une des expériences les plus émouvantes de ma vie).
C’est alors que j’eus, malheureusement, une autre révélation : la recherche scientifique, c’est compliqué, c’est très long, ça ne rapporte pas beaucoup, et surtout, ça consiste à expliquer pourquoi l’expérience marche ou pourquoi elle ne marche pas.
Là, forcément, j’ai pris peur et j’ai cédé à la facilité et aux sirènes du Grand Capital de l’agroalimentaire. Ainsi, dans mon travail quotidien, tout est simple : on goûte, ça nous plaît et on envoie au client, ou alors on goûte, ça ne nous plaît pas, on jette, et on recommence jusqu’à ce que ça nous plaise.
J’adore ce que je fais mais, parfois, une petite voix dans un coin de mon hémisphère gauche me dit que je suis peut-être passé à côté de nombreuses heures de pur amusement, ce que m’a confirmé la lecture de ce livre que je vous conseille vivement :
J’y ai par exemple appris, pour rester dans la génétique, que des chercheurs se sont «amusés» à rendre un lapin fluorescent, à faire pousser des dents à une poule (à la place du bec, quand même), à faire produire à des moutons une laine qui ne rétrécit pas au lavage ou à concevoir des chats hypoallergéniques.
Dans d’autres domaines qui me sont chers, d’autres chercheurs ont découvert qu’un pigeon sait différencier un Monet d’un Picasso, qu’une vache donne plus de lait en écoutant Beethoven, qu’un poisson souffre lorsqu’on le pêche ou que l’épaisseur idéale d’une tranche de cheddar dans un sandwich est de 2.8 mm (contre 3.0 mm pour le stilton, il fallait le préciser).
La source des thèmes de recherche cocasses est d’ailleurs loin d’être tarie, comme en témoigne cette très intéressante dépêche qui m’a, bien évidemment, bouleversé.
Dans le même style, je vous conseille vivement «Mais qui mange les guêpes ?», un subtil jeu de questions-réponses entre les lecteurs du New Scientist.
Je vous recommande aussi vivement «Viande froide cornichons, crimes et suicides à mourir de rire», également d’Edouard Launet, hilarant florilège de compte-rendus de médecine légale et d’annales de criminologie.
J’ai également beaucoup aimé «Acide sulfurique» d’Amélie Nothomb, mais on s’éloigne un peu du sujet là…
Quelques années plus tard, je rencontrais la génétique et là, je trouvais mon graal, ma destinée, mon paradis terrestre. Je me jurais alors de consacrer ma vie à l’acide désoxyribonucléique et de devenir le nouveau Watson et Crick à moi tout seul.
S’ensuivirent de brillantes études de biochimie ponctuées par un stage dans un laboratoire de recherche (poser un cathéter dans le canal cholédoque d’un hamster fut sans doute l’une des expériences les plus émouvantes de ma vie).
C’est alors que j’eus, malheureusement, une autre révélation : la recherche scientifique, c’est compliqué, c’est très long, ça ne rapporte pas beaucoup, et surtout, ça consiste à expliquer pourquoi l’expérience marche ou pourquoi elle ne marche pas.
Là, forcément, j’ai pris peur et j’ai cédé à la facilité et aux sirènes du Grand Capital de l’agroalimentaire. Ainsi, dans mon travail quotidien, tout est simple : on goûte, ça nous plaît et on envoie au client, ou alors on goûte, ça ne nous plaît pas, on jette, et on recommence jusqu’à ce que ça nous plaise.
J’adore ce que je fais mais, parfois, une petite voix dans un coin de mon hémisphère gauche me dit que je suis peut-être passé à côté de nombreuses heures de pur amusement, ce que m’a confirmé la lecture de ce livre que je vous conseille vivement :
AU FOND DU LABO A GAUCHE
(De la vraie science pour rire)
D’Edouard Launet
(De la vraie science pour rire)
D’Edouard Launet
J’y ai par exemple appris, pour rester dans la génétique, que des chercheurs se sont «amusés» à rendre un lapin fluorescent, à faire pousser des dents à une poule (à la place du bec, quand même), à faire produire à des moutons une laine qui ne rétrécit pas au lavage ou à concevoir des chats hypoallergéniques.
Dans d’autres domaines qui me sont chers, d’autres chercheurs ont découvert qu’un pigeon sait différencier un Monet d’un Picasso, qu’une vache donne plus de lait en écoutant Beethoven, qu’un poisson souffre lorsqu’on le pêche ou que l’épaisseur idéale d’une tranche de cheddar dans un sandwich est de 2.8 mm (contre 3.0 mm pour le stilton, il fallait le préciser).
La source des thèmes de recherche cocasses est d’ailleurs loin d’être tarie, comme en témoigne cette très intéressante dépêche qui m’a, bien évidemment, bouleversé.
Dans le même style, je vous conseille vivement «Mais qui mange les guêpes ?», un subtil jeu de questions-réponses entre les lecteurs du New Scientist.
Je vous recommande aussi vivement «Viande froide cornichons, crimes et suicides à mourir de rire», également d’Edouard Launet, hilarant florilège de compte-rendus de médecine légale et d’annales de criminologie.
J’ai également beaucoup aimé «Acide sulfurique» d’Amélie Nothomb, mais on s’éloigne un peu du sujet là…
7 Comments:
Donc en gros si je comprends bien, ton métier c'est de manger tout le temps???
Euh…… On peut dire ça comme ça, mais faut voir ce qu’il mange … C’est tout du virtuel.
Pour se rattraper, les repas de midi se font dans les vrais restos du coin ou alors au labo (préparé par le collègue moustachu) avec de vrais légumes, de la vraie viande etc.
N’est-ce pas Franck ??????
Dommage que je sache pas lire !!!
Amande > Bienvenue à Brenthonne-les-vaches ! Ca me fait bien plaisir de te voir dans nos verts paturages !
Mon métier est plutôt de goûter tout le temps (la myonnaise ou le bouillon de boeuf à 9h00 le matin, c'est vraiment l'extase).
Michèle > J'aime beaucoup ta description et son côté mystérieux...
Sinon, ça a l'air vraiment chouette comme boulot, je vais surement essayer ;-)
Chris > Ce n'est pas la peine que je te réponde alors. Remarque, ça tombe bien, moi je ne sais pas écrire (alors que toi tu écris vraiment très bien).
Bonjour Franck,
ça me fait plaisir d'avoir de tes nouvelles et celui de ta famille.
Précise leur bien que la limite entre l'extase et les hauts le coeur est desfois très proche.
Sinon gros bisous d'Alsace ou moi je ne goûte plus d'extravagance au quotidien et où me brûler la langue (arrivé aujourd'hui) ne m'handicape plus dans mon labeur quotidien.
Tu passeras le bonjour à Solange et Marion ainsi qu'à la petite Amélie que je ne connais pas.
Nathalie F. > MAIS COMME CA ME FAIT TROP PLAISIR DE TE LIRE !!!
Voilà bien trop longtemps que je n'avais pas eu de nouvelles des rescapés de Barjoland. Vite vite vite, envoie moi ton numéro de téléphone qu'on puisse se causer un peu ! (brenthonnelesvaches[at]caramail[com])
Bises tout plein aussi !
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