26 décembre 2006

"Les enfants sont formidables !" (3)


Un soir, à table :
- Moi : Dis Amélie, connais-tu le prénom de ta maman ?
- Clownette : S’appelle Solange ma maman.
- Moi : Bien ! Et ta grande sœur ?
- Clownette : S’appelle Ma’ion ma grande sœur.
- Moi : Presque. Ma-ri-on.
- Clownette : Ma-ri-rion.
- Moi : Pas mal. Et moi ? Tu connais mon prénom ?
- Clownette : Euh … Papounet !

En voiture, sur le chemin de l’école, en traversant le petit bois de châtaigniers :
- Moi : Vous avez vu les filles ? Qu’y a t-il par terre ?
- La fée Bouclette : Des châtaignes !
- Moi : Bien Marion ! Et savez-vous comment s’appelle l’enveloppe verte et molle couverte de piquants qui entoure les châtaignes ?
- Les filles : …
- Moi : Ca s’appelle une bogue.
- Clownette : Ah oui ! Je connais moi ! Je l’ai vu à la télé Bogue l’éponge !

En voiture, sur le chemin de l’école :
- Clownette : Tu as vu papa ? Il y a plein de caca de vache sur la route ! C’est dégueu !
- Moi : Non Amélie, on ne dit pas «dégueu». Qu’est-ce qu’on dit plutôt ?
- Clownette : Le caca de vache sur la route, c’est dégueulasse !

L’institutrice de notre Clownette a annoncé à l’ensemble des «Petite Section» et des «Moyenne Section» qu’elle attendait un heureux événement pour le printemps prochain. Bien entendu, notre Clownette nous parle régulièrement de «Bébé dans le ventre».
Un soir, en lisant l’histoire de «Grace la Limace» :
- Moi : Insatiable gourmande, Grace avait une passion dévorante pour les choux : les rouges, les verts, les fleurs, les frisés, ceux de Bruxelles ou d'ailleurs. Un beau jour, un gros escargot lui dit : « Attention Madame la Limace, méfiez-vous ! Il arrive parfois de trouver des petits enfants dans les choux !».
- Moi (interrogeant la Clownette) : Tu as entendu ça Amélie ? C’est n’importe quoi ! On ne trouve pas les bébés dans les choux ! Où trouve-t-on les bébés ?
- Clownette : Dans les lits à barreaux !

17 décembre 2006

Rock de parking souterrain

Je l’avais vu trahi par ceux-là mêmes qui l’avaient enfanté avant de céder, quelques années plus tard, aux sirènes du dieu dollar et, dédain suprême, de se couper les cheveux.
Je le croyais disparu, oublié, perdu dans les limbes de mon passé.
Je le croyais mort et enterré. A tout jamais.

Mais, un beau jour (ou peut-être une nuit), pas plus tard qu’il n’y a pas longtemps, je le vis renaître de ses cendres.
Sous mes yeux écarquillés devant Headbanger’s ball, quatre jeunes et vaillants floridiens reprenaient le flambeau.

De gros méchants riffs « râpe à fromage», un chant clair et puissant, des bridges et des breaks, des assauts de double-pédale comme autant de directs au plexus, une rythmique de cavalerie, des solos de guitare comme un déluge de fer et de flammes.

Il était là, bien vivant, le Thrash Metal qui avait bercé (un peu trop près du mur) mes années lycée et mes premières années étudiantes, avant que le Metal ne deviennent un gigantesque, inextricable et grotesque fatras (Black, Death, Doom, Grindcore, Nu, Speed…) et que le raz-de-marée Grunge ne vienne tout emporter.



TRIVIUM
"Entrance of the conflagration"


Certes, la recette n’est pas très originale, un peu comme un Quatre-Quarts Metallica + Megadeth + Iron Maiden + Coroner (avec un brin de Slayer et de Black Sabbath pour décorer), mais si toi aussi, jeune guitariste fougueux et intrépide, tu souhaites faire briller le vénérable nom de Thrash Metal au firmament de la musique de sauvage, écoute bien les conseils de Corey et Matt (laisse leur quand même le temps de s’attacher les cheveux) …



et gratte, gratte sur ta mandoline et brandis ta six-cordes telle la lame vengeresse …



Du coup, j’ai bien envie d’apprendre à jouer de la guitare moi, tiens.

12 décembre 2006

Carton !!!

Samedi 25 novembre, 19h30.
Les portes de la Salle des Fêtes de Fessy s’ouvrent enfin.


Les premiers joueurs arrivent, choisissent minutieusement leurs cartons, cherchant le 13, le 74 ou le 90...



... puis s’installent, déploient leur matériel...



... et inspectent la liste des lots, guettant le lecteur MP3, l’appareil photo numérique, le V.T.T. et les jambons. Surtout les jambons.

Certains pensent d’abord au ravitaillement, car la soirée promet d’être longue.
Hot dog - Bière pour papa, Brochette de bonbons – Orangina pour le petit frère.
Les piliers de bar ont également pris position et entament la discussion autour d’un blanc limé ou d’un verre de rosé.

20h00. Le jeu devrait débuter mais une foule compacte se presse encore à l’entrée.
Les 250 cartes sont déjà vendues alors on improvise, on pousse les murs, on ajoute des tables et des chaises, on calme les râleurs avec un sourire.

Tout le monde a pris place, la partie commence enfin.
Les yeux sont rivés sur les cartons (un seul pour les enfants, jusqu’à neuf pour les joueurs chevronnés), les oreilles sont aux aguets pour ne manquer aucun numéro, les doigts tripotent nerveusement les jetons.

63, 27, 15, 46, 9, 65, 58, 13, 87… Quine !
Le premier lot est gagné (un bon pour une pizza, une bouteille de vin et un bon pour un gâteau). L’heureux et chanceux vainqueur se dit qu’il n‘est pas venu pour rien, les nombreux perdants se disent qu’ils ont le temps de se rattraper.

Et pendant les 9 premières parties, les «Quine !» succèdent aux «Quine !», les «Carton !» aux «Carton !», ponctués de temps à autre par un «Coup de sac !» tonitruant.



La tension monte. Le maître de cérémonie essaie de détendre l’atmosphère en annonçant le 99 ou le «Septante-quatre» mais ne réussit qu’à provoquer l’ire des joueurs et des «C’est pas drôle !» ou des «On n’est pas en Suisse ici !» réprobateurs.
Seuls les piliers de bar éclatent d’un rire sonore et commandent un énième blanc limé.

Heureusement, l’entracte permet aux joueurs de souffler un peu et de recharger leurs batteries (sandwich, pâtisserie, blanc limé…).

On voit également arriver quelques jeunes des environs. Ils prennent rapidement possession du bar et remontent le temps jusqu‘en 1664 : «On voulait aller boire une bière au chef-lieu mais tout était fermé, alors on est venu ici. Vous inquiétez pas hein ! On n’est pas méchant, on foutra pas la merde ! Pour une fois qu’il se passe quelque chose à Fessy ! Moi c’est encore pire, j’habite à Rézier alors tu vois…».

La fée Bouclette qui participe à son premier loto s’est lassée de ne rien gagner et sa concentration s’est émoussée. Elle donne son carton à Solange et part jouer avec ses copines Laetitia et Pauline.

Le jeu reprend, et pendant les 9 dernières parties, les «Quine !» succèdent aux «Quine !», les «Carton !» aux «Carton !», ponctués de temps à autre par un «Coup de sac !» tonitruant.

La tension monte. Heureusement, le papa d’Emilie détend l’atmosphère en gagnant le chapeau de Catherinette et en l’arborant fièrement pendant le reste de la soirée.

Finalement, un couple de jeunes amoureux (18-19 ans) remporte le week-end dans un hôtel Relais & Châteaux. Une dernière partie surprise et tout le monde rentre chez soi, en se promettant de gagner la machine à pain l’année prochaine.

On range les tables et les chaises (je ne laisse à personne le soin de piloter le trans-palettes), on nettoie, on remballe. Ninon et Lola ne semblent pas fatiguées et courent dans la salle désormais vide.

Vers 02h30, on s’assoit enfin pour manger la soupe à l’oignon que Sylvie a préparée
«C’est la première fois que j’en fait, elle n’est peut-être pas formidable…».
On se dit que c’était une chouette soirée, que ça valait le coup de la préparer depuis la rentrée de septembre, qu’il y avait du monde, que la recette sera certainement très bonne et qu’elle permettra de financer les sorties scolaires prévues cette année pour les enfants du village.

Compter la recette ? Il est quand même 03h00... je m'en occupe demain après-midi, promis.