25 août 2006

L'Afrique, le fric et l'homme en noir

Les connaisseurs et amateurs de beau jeu s’accordent, à juste titre, pour chanter les louanges du football africain.


Un football dont on retiendra pour meilleurs exemples les noms de George Weah, J.J. Okocha, Nabatingue Toko, Jules Bocandé, Bonaventure Kalou… (oui, je sais, je suis un peu partial)
Un football joyeux, chatoyant, inventif, plein de fraîcheur, encore épargné par les excès du sport-business que nous connaissons en Europe, un peu naïf parfois mais tellement attachant.
Un football où la glorieuse incertitude du sport a encore sa place, comme en témoigne cette belle histoire rapportée par une dépêche de l’agence Reuters aujourd’hui :

Lagos, Nigeria. Akwa United a battu Calabar Rovers 13-0 le 12 août, ce qui lui a permis de devancer sur le fil l'équipe rivale de Bussdor pour l'accession à la première division. Bussdor serait monté à la place d'Akwa United si cette dernière avait inscrit moins de 13 buts. Lors de cette rencontre, l'arbitre a expulsé trois joueurs des Rovers, dont le gardien.

Malheureusement, il existe en Afrique aussi des bureaucrates mesquins à l’esprit étriqué pour voir dans cette émouvante histoire autre chose qu’un bel exploit sportif :

Bussdor s'est plaint auprès de la Ligue professionnelle, qui a formé une commission d'enquête.
La Ligue nigériane de football a ouvert une enquête pour tenter de comprendre comment une équipe n'ayant inscrit que 12 buts en 14 matches a pu en marquer 13 lors de la dernière rencontre de la saison, décisive pour sa montée en première division.
"La commission examinera la plainte déposée par Bussdor selon laquelle le match a été truqué pour permettre à Akwa United d'obtenir sa promotion", a déclaré Salifu Abubakar, secrétaire exécutif de la Ligue professionnelle nigériane.


Une requête, vous en conviendrez, totalement absurde et émanant de mauvais perdants, alors que la plus haute autorité footbalistique du pays avait assuré le déroulement parfaitement transparent de la compétition :

Le président de la Fédération nigériane de football avait provoqué une polémique en mars en déclarant aux arbitres qu'ils étaient libres d'accepter de l'argent mais qu'ils devaient rester justes dans leurs décisions sur le terrain.

Probité, déontologie, éthique, un bel exemple pour le monde du sport dont nous devrions nous inspirer au lieu de frapper nos adversaires à coup de tête dans le sternum.

21 août 2006

Fiche de lecture (3)

Après vous en avoir brièvement parlé ici et , j’ai profité de mes vacances normandes pour terminer…



LE DERNIER TEMPLIER
De Raymond Khoury

Pour avoir une première idée de l’histoire, voyons ce que nous dit la quatrième de couverture :

Acre, 1291. La ville tremble sous l’assaut des hommes du Sultan. A bord du Faucon-du-Temple, quelques chevaliers prennent la mer chargés par le Grand Maître de sauver un coffret mystérieux. Mais leur navire disparaît sans laisser de traces…
New York, de nos jours. Quatre hommes vêtus d’armure de Templiers s’engouffrent dans le Musée d’art moderne où se tient une exposition des trésors du Vatican. Une jeune archéologue, Tess, est le témoin pétrifié de leur assaut violent et du vol d’une étrange machine. Mais pour elle et l’agent du FBI Sean Reilly, cette attaque n’est que le début d’une course-poursuite mortelle à travers trois continents sur les traces d’un assassin impitoyable et d’une énigme vieille de vingt siècles…

Si vous avez aimé "The Da Vinci Code", vous adorerez "Le Dernier Templier" :
- Une mise en place très rapide de l’intrigue et des personnages, de l’action, des énigmes, du suspense, des rebondissement inattendus, tous les ingrédients ayant fait le succès du roman de Dan Brown sont présents dans ce livre.

Si vous n’avez pas aimé "The Da Vinci Code" mais que le genre Aventure–Policier–Historique vous attire, vous devriez fortement apprécier "Le Dernier Templier" :
-Les personnages sont beaucoup plus travaillés, plus complexes, plus attachants.
Leurs motivations apparaissent peu à peu au fil du roman, tout le monde poursuit tout le monde, les alliances se nouent puis se renversent.
Je me suis même surpris à espérer la victoire du «méchant» archéologue Bill Vance !
Quant à De Angelis, l’homme du Vatican chargé d’étouffer toute l’histoire, il est plus proche de l’agent secret aux nerfs d’acier en costume Armani que du moine albinos adepte de l’auto-flagellation.
- La narration est beaucoup moins linéaire, faisant appel à de nombreux flashbacks vers 1291, alternant parfaitement les scènes d’action et les passages plus calmes. Avant d’écrire ce premier livre, Raymond Khoury a d’abord été architecte puis scénariste pour la télévision et le cinéma. Ceci explique sans doute la construction sans faille et la solidité de la «mécanique» de ce roman.

Mais ce qui m’a le plus séduit dans ce livre, c’est la réflexion de l’auteur, via ses personnages, sur les religions, leur origine, leur co-existence, leur rôle, leur légitimité.
Raymond Khoury imagine en effet que les Templiers auraient découvert à Jérusalem le manuscrit du seul vrai évangile, écrit de la main même de Jésus, en totale contradiction avec les évangiles «officiels», et auraient eu pour but d’unifier les trois grandes religions monothéistes !

Confrontés à cette révélation inattendue, les personnages se trouvent face à un choix impossible : rétablir la vérité historique, dénoncer les fondements même des religions et, peut-être, faire cesser les conflits religieux, au risque de plonger l’humanité dans un gigantesque chaos social et spirituel, ou préserver le statu-quo et l’équilibre du monde mais cautionner le plus grand mensonge de l’Histoire.

J’ai particulièrement aimé ce passage :
L’unification de trois fois, représentez-vous simplement ça. Les chrétiens, les juifs et les musulmans. Tous unis dans une seule foi. Et pourquoi pas ? Nous adorons tous le même dieu après tout. Nous sommes tous les enfants d’Abraham, non ?
Réfléchissez-y. Imaginez dans quel monde nous vivrions si c’était le cas. Un monde infiniment meilleur… Pensez à toutes les peines et à toutes les effusions de sang que nous aurions évitées au cours des siècles. Et aujourd’hui plus que jamais. Des millions de gens auraient été épargnés et ne seraient pas morts de façon absurde. Pas d’Inquisition, pas de Shoah, pas de guerre dans les Balkans ou au Proche-Orient, pas d’avion s’écrasant sur des gratte-ciel…


Des mots qui prennent tout leur sens en ce moment même.

15 août 2006

Made in Normandie

La Normandie, l'autre pays des vaches ...

Ses palmipèdes élevés en plein-air, nourris au pain rassis ...

Ses paisibles cours d'eau, romantiques et mystérieux ...

Ses maisons à colombages, ses falaises de craie ...

Ses châteaux "kitsch néo-médiéval" ...

Ses folles poursuites à travers la campagne ...

Ses rencontres impromptues au détour d'un chemin ...

Et c'est bien.

14 août 2006

Phantom of the Stadium

La soirée s’annonçait pourtant belle en cette soirée du 5 août du côté de la porte d’Auteuil.

Pour la reprise du championnat de France de Ligue 1, le Paris Saint-Germain (né dans la même ville et la même année que moi) foulait de nouveau la pelouse mythique du mythique Parc des Princes.

Les supporters étaient venus nombreux assister aux débuts de leur équipe et admirer les nouvelles recrues de classe internationale en attaque et dans les buts, l’adversaire du soir, le promu Lorient, paraissait nettement à la portée des parisiens, une douce chaleur estivale baignait le chaudron bleu et rouge, les Boulogne Boys et les Tigris allaient pouvoir reprendre leurs discussions amicales à base de Dr.Martens dans ta face.

Mais très vite, tout bascule et l’incroyable se produit : Paris est battu par trois buts à deux, dont deux réalisations du lorientais d’adoption Fabrice Fiorèse, l’ancienne coqueluche du Parc aujourd’hui invité par les supporters parisiens à se livrer à des activités sexuelles fort prisées dans la Grèce antique mais qui menaient directement au bûcher au Moyen-Âge et au temps béni de l'Inquisition.

On s’interroge, on sombre dans un abîme de perplexité, on cherche des explications à l’inexplicable.

Et mystérieusement, la réponse apparaît dans l’interview d’après-match de l’entraîneur parisien Guy Lacombe sur le site internet du club :



Vous avez bien lu.

Fournier, Laurent Fournier, l’ancien entraîneur du Paris Saint-Germain, remercié comme un malpropre en milieu de saison dernière pour «manque de résultats» alors que le club occupait le haut du tableau, à un point du deuxième.

Laurent Fournier dont la terrible malédiction, semblable à celle de Jacques de Molay, résonne encore dans les travées du Parc et accable son ancien club, peu glorieux neuvième du championnat 2005-2006, ridiculisé par l’équipe B de l’archi-rival marseillais, racheté par des fonds d’investissements américains…

Il serait peut-être judicieux d’entreprendre des fouilles archéologiques sous le Parc des Princes.
On pourrait fort bien y retrouver une ancienne église templière.